
On remarque des conséquences plus grave chez la femme que chez l’homme pour les maladies cardio-vasculaires… pourquoi cela ?
Des causes physiques
Chez les femmes, l’infarctus du myocarde est pris en charge en moyenne une heure plus tard que chez les hommes. 55 % des accidents cardiaques sont fatals chez elles, contre 43 % chez les hommes… D’un point de vue anatomique, les artères des femmes sont plus fines et se bouchent plus facilement. Elles sont aussi plus sujettes aux contractions brutales (spasmes), ce qui peut perturber le débit du sang dans les artères coronaires, qui nourrissent le cœur.
De plus, les femmes ne reconnaissent pas les signes annonciateurs de l’infarctus. Elles ne sont pas conscientes qu’il n’est pas réservé aux hommes… A force de leur avoir répété que les œstrogènes protégeaient leur système cardio-vasculaire, elles sont moins attentives aux facteurs de risque sur lesquels elles pourraient elles-mêmes agir. C’est d’autant plus important qu’elles ont désormais adopté le mode de vie et les comportements à risque des hommes…
Un moins bon dépistage
Dans une étude menée auprès de 4 000 personnes de 32 pays, les femmes qui se plaignent de douleurs thoraciques ont 20 % de chance en moins que les hommes de se voir proposer une consultation médicale. Elles sont également moins nombreuses à recevoir un diagnostic exact et ont 40 % de chance en moins de se faire prescrire un examen des artères coronaires…
A l’opposé, lorsqu’elles souffrent d’une maladie coronaire, elles ont deux fois plus de risques que les hommes ayant les mêmes symptômes d’être victimes d’un infarctus, voire d’un arrêt
cardiaque !
Une prise en charge encore trop tardive
Les femmes, et aussi parfois leurs médecins, ont tendance à sous-estimer les risques cardio-vasculaires. D’abord parce qu’elles se plaignent moins que les hommes, peut-être plus habituées à la douleur. Ensuite, parce que certains signes peuvent passer inaperçus, car différents de ceux des hommes.
Quand une femme ne se sent pas bien et présente un symptôme d’infarctus, son entourage met en moyenne une heure de plus que pour un homme avant d’appeler le numéro d’urgence. Une fois arrivée aux urgences, il y a encore en moyenne une heure de retard avant une prise en charge par un cardiologue. La maladie cardio-vasculaire reste dans beaucoup d’esprits une affaire d’hommes et non de femmes…
Un rétablissement plus difficile
Après un infarctus, les femmes ont davantage de risque de décéder ou de refaire un accident cardio-vasculaire dans l’année qui suit, comparativement aux hommes. C’est aussi parce qu’elles sont moins nombreuses à suivre un programme de réadaptation cardiaque. Il est pourtant essentiel à un bon rétablissement et à une bonne santé à long terme après l’accident cardiaque.
Les femmes doivent prendre conscience qu’une crise cardiaque peut leur arriver et qu’en cas de douleur elles doivent appeler vite le 15… Force est de constater que c’est rarement le mari qui appelle en cas d’accident cardiaque… Pourtant, la rapidité de prise en charge reste déterminante pour les chances de survie et de bon rétablissement.